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Une reconversion réussie au retour d’expatriation : après 4 années en Allemagne où elle s’est engagée dans plusieurs associations, Sandrine a créé sa société de Relocation en Provence. Voici le récit de son aventure.

« Après plus de 10 années de vie parisienne et l’impression de passer à côté de beaucoup de choses essentielles et en particulier de nos enfants, nous avons, après mûre réflexion, décidé de nous lancer et d’oser … la mobilité !

En effet, après une école de commerce spécialisation finances et 10 ans chez un tour opérateur en tant que responsable du contrôle de gestion, je courais de bus en train, à métro, nounou, courses, boulot… pour finalement découvrir que mes enfants alors âgés de 6 et 3 ans auraient préférer passer le week-end chez leur nounou où l’ambiance était beaucoup plus sereine qu’à la maison. Mon mari, qui avait le même rythme et les mêmes aspirations s’est donc, après mûre réflexion, proposé en mobilité.

Proposition d’expatriation

La première proposition d’expatriation que son employeur (une grande entreprise dans le secteur du luxe) nous a proposée, est tombée pour nous presque comme une punition : l’Allemagne… Je me souviens tellement bien de cette discussion le soir même de cette offre où nous avions conclu, résultat de notre méconnaissance du pays et préjugés malheureusement encore bien vivaces : « tout mais pas ça ! ». Cependant, voyant que le panel de choix ne serait pas très large et de plus en plus dans le ras-le-bol de notre rythme de vie nous avons finalement décidé au moins d’aller voir.

C’est donc en plein mois de mars (pas idéal comme saison pour voir les bons côtés de l’Allemagne) que nous avons fait notre séjour-découverte de la ville. Pas de coup de foudre (loin s’en faut par zéro degré, une pluie constante, une école française faite de préfabriqués) mais quelques jolies rencontres issues des réseaux d’écoles de commerce qui nous ont bien rassurées sur la ville et dont certaines restent aujourd’hui de véritables amis. Notre décision était donc prise, nous irions vivre à Düsseldorf.

Les difficultés de la mobilités lors de l’expatriation

L’une des difficultés finalement de ces mutations est la durée de ces périodes de transition. Elles peuvent en effet, selon la réactivité des entreprises, et la disponibilité des postes, s’étendre sur plusieurs mois et déséquilibrer sérieusement la famille, le couple. Les gens, sans mauvaise intention, y vont tous de leurs petits commentaires, s’extasient de « la chance que vous avez d’arrêter de travailler » alors que c’est précisément un des points qui vous fait rester éveillée la nuit, vous assurent que eux ne pourraient jamais aller là-bas, alors que vous doutez encore et toujours de votre décision. C’est dans ces moments-là que les témoignages de ceux qui ont déjà vécu cela, peuvent vous apporter beaucoup de réconfort et d’assurance.

C’est donc à Düsseldorf que nous nous sommes installés en août 2008 après un voyage entier avec la boule au ventre…

Nous avions décidé que je ne travaillerais pas là-bas pour plusieurs raisons : la première, l’Allemagne n’est finalement pas très organisée pour les mamans qui travaillent, et la seconde, pour nous la plus importante, était de recréer le lien avec nos enfants et de nous en occuper.

Paniquée à l’idée d’arrêter de travailler, j’avais passé le message avant même notre arrivée, de ma disponibilité pour tout type d’activité. Par chance, la garderie de l’école française cherchait sa trésorière, je me suis précipitée sur l’opportunité et suis rentrée dans le conseil d’administration de l’association. Quelques mois après notre arrivée, j’ai intégré également l’équipe internet de Düsseldorf Accueil afin d’assurer la coordination du site. Ces deux activités bénévoles m’ont énormément apporté. Elles m’ont en tout premier lieu permis de rencontrer et connaitre beaucoup de monde et ont grandement facilité notre intégration. Elles m’ont ensuite et surtout permis de rester active. La seconde association m’a également permis d’approcher le monde de l’internet ce qui m’a été d’une grande aide quand, à notre retour en France, j’ai dû monter et référencer mon propre site. Ces expériences m’ont également fait réaliser que de nombreuses autres activités m’étaient ouvertes et que je pouvais tout à fait, à notre retour, garder cette perspective et me lancer dans une activité qui me serait propre, et me permettrait de conserver une flexibilité pour ma famille.

La relocation et la création de S’installer en Provence

Quand les discussions sur notre fin de séjour en Allemagne ont commencé et que la question s’est posée de la suite, l’unique certitude que nous avions était d’éviter le retour à Paris. Coût de l’immobilier, rythmes, temps de transport, tout cela nous était inimaginable après la qualité de vie que nous avions trouvée en Allemagne. C’est finalement une société allemande qui a contacté mon mari pour un poste en Provence. L’attrait du sud étant certain, et le fait que j’en sois originaire, c’est dans cette belle région que nous sommes installés depuis 2012 après 4 années d’une vie à Düsseldorf faite de rencontres fantastiques et d’enrichissement personnel et familial extraordinaire. Nous y avons adoré notre séjour et les gens que nous y avons rencontrés. Nous en gardons, un groupe d’amis précieux, et une forte unité familiale. L’expatriation, même si elle n’a pas toujours été toute rose, nous a apporté une ouverture d’esprit et une adaptabilité infiniment précieuse dans le monde actuel.

provence

A notre arrivée en Provence, plusieurs activités donc me venaient à l’esprit mais c’est surtout celle de la relocation qui me trottait en tête.

En effet, nous avions bénéficié de ces services à notre arrivée en Allemagne et j’avais été époustouflée de la fabuleuse valeur ajoutée que ces prestations peuvent avoir sur la réussite de la mobilité. Prise en charge de la recherche de notre logement, immatriculation de la voiture, contrats téléphoniques, internet, nous avions été accompagnés par une équipe de choc et avions pu démarrer sereinement notre vie là-bas.

N’ayant aucune formation concrète sur le sujet, j’ai contacté le SNPRM* (Syndicat National des Professionnels de la Relocation et de la Mobilité) qui organisait une formation aux ¨fondamentaux du métier¨. J’ai suivi cette session et ai pu lancer ma petite entreprise.

C’est en tant qu’auto-entrepreneur que j’ai choisi de démarrer. En effet, mon suivi de conjoint ayant été suspendu le temps de notre expatriation, je bénéficiais, à notre retour d’une aide à la création d’entreprise sous forme de taux réduits de cotisations. En outre, c’était le statut qui semblait le plus facile à mettre en place. Ce n’est en fait pas une évidence et j’ai perdu et perds toujours beaucoup de temps en administratif auprès d’organismes sociaux tels que l’URSSAF ou le RSI/CIPAV.

Le véritable défi pour moi a été, et est toujours, de me faire connaître. En priorité au travers de mon site internet www.www.sinstallerenprovence.fr et par le démarchage des entreprises de la région. Ensuite auprès des autres membres de la profession qui sont susceptibles de me sous-traiter certaines de leurs missions.

Aujourd’hui, je suis plutôt satisfaite du chemin déjà parcouru. Mon métier me permet de rencontrer des tas de gens passionnants avec des métiers différents en étant le plus possible présente pour mes enfants. Je suis enfin seul décideur à bord, ce qui n’est parfois pas évident dans les moments de doute, mais qui me confère une énorme liberté.

Alors : si c’était à refaire ? Je signe tout de suite !!! »

Sandrine

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